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Ce projet développe les correspondances inhérentes à ma pratique entre le jardin et l’atelier.  L’un comme l’autre sont des lieux de germinations, débordements d’idées, rêves proliférants. Depuis des années sur mon balcon, je fais pousser des gloires du matin le long de fils tendus. Ces plantes grimpantes représentent pour moi des amoureuses qui s’enroulent autour de tout support qu’elles rencontrent. À l’automne, défaites et séchées dans mon atelier, elles sont tissées prenant la forme de coiffes et autres excroissances de tête.
Les notions d’utopie et de dystopie sont envisagées ensemble, l’une étant le revers de l’autre. L’idéal, inhérent à l’utopie, devient une projection imaginaire redoutable si elle fait fi de la complexité de la réalité avec ses zones d’ombres, ses contradictions.
Ce projet crée des liens entre le réel et l’imaginaire. Il instaure un dialogue entre le geste du végétal et mon geste avec celui-ci. Il fait parler la beauté fragile du vivant projetant une ombre telle une menace imminente. Il questionne la responsabilité de l’humain dans le devenir de la terre. Après avoir usé démesurément de son pouvoir sur les espèces vivantes et les ressources naturelles pour mettre le monde à sa main, l’homme s’est piégé lui-même. Aujourd’hui c’est sa propre perte qui est en jeu.

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